Le dollar américain a légèrement reculé mercredi, restant proche de ses plus hauts niveaux depuis plusieurs mois, alors que les investisseurs attendent les nouveaux chiffres du marché du travail. La devise reste soutenue par la demande d’actifs refuges et par l’atténuation des attentes de nouvelles baisses de taux de la Réserve fédérale cette année.
À 04h25 ET (09h25 GMT), l’indice du dollar — qui mesure la devise face à six grandes monnaies — perdait 0,1% à 100,002, après avoir atteint mardi son plus haut niveau depuis le 1er avril.
Les marchés tournent leur attention vers le rapport ADP
Le dollar a bénéficié d’un regain de demande défensive après la forte correction des valeurs technologiques à Wall Street, alimentée par les inquiétudes concernant des valorisations excessives. Le mouvement s’est amplifié après la récente baisse des taux de la Fed, que le président Jerome Powell a décrite comme « probablement la dernière de l’année ».
« Une humeur plus défensive s’est emparée des marchés mondiaux et des changes cette semaine », ont déclaré les analystes d’ING. « Les marchés des devises reflètent cette nervosité, les monnaies à haut bêta étant sous pression et le dollar restant recherché. »
L’incertitude est accentuée par la fermeture prolongée du gouvernement américain, qui bloque la publication de nombreux indicateurs économiques. Les opérateurs se concentrent donc sur le rapport ADP sur l’emploi privé pour évaluer la santé du marché du travail américain.
« Une publication conforme aux attentes maintiendrait probablement le dollar soutenu, car elle entretiendrait les doutes quant à une nouvelle baisse des taux de la Fed en décembre », a ajouté ING.
L’euro progresse grâce à de bons chiffres allemands
L’euro a légèrement progressé, l’EUR/USD gagnant 0,1% à 1,1488, après avoir touché mardi un plus bas de trois mois. Les données économiques allemandes se sont révélées meilleures que prévu : les commandes industrielles ont augmenté de 1,1% en septembre, tandis que le secteur des services a affiché sa plus forte expansion en plus de deux ans. L’indice PMI services HCOB final s’est établi à 54,6 en octobre contre 51,5 en septembre.
« L’EUR/USD trouve un certain soutien à 1,1450 ; voyons ce que les données ADP apporteront aujourd’hui », a commenté ING.
La livre sterling a également légèrement augmenté, avec un GBP/USD en hausse de 0,2% à 1,3041. La devise reste toutefois proche d’un plus bas de sept mois après que la ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, a laissé entendre qu’elle envisagerait des hausses d’impôts généralisées dans son prochain budget.
Le yen se renforce, la BoJ envisage une hausse des taux
En Asie, le yen s’est légèrement apprécié, avec un USD/JPY en baisse de 0,1% à 153,54, à la suite de la publication des minutes de la réunion de septembre de la Banque du Japon. Celles-ci ont révélé que plusieurs responsables considéraient que les conditions « se mettaient en place » pour une hausse des taux, deux membres ayant voté pour un relèvement immédiat — une position qu’ils ont réitérée lors de la réunion d’octobre.
Bien que la BoJ ait maintenu ses taux inchangés lors des réunions de septembre et d’octobre, elle a répété s’attendre à un resserrement progressif de la politique monétaire à mesure que l’inflation et la croissance économique s’accélèrent.
Par ailleurs, l’USD/CNY a reculé de 0,1% à 7,1254 après la publication d’un indice PMI privé montrant une croissance légèrement plus forte que prévu du secteur des services chinois en octobre. Le dollar australien est resté stable, l’AUD/USD s’échangeant à 0,6492 malgré des données PMI légèrement inférieures aux prévisions.









